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499,98


499,98, autant dire 500 : à 20 mètres près, selon mon GPS, j’ai parcouru 500 kilomètres cette année en courant. J’en ajouterai quelques dizaines d’ici la fin de l’année, mais j’ai atteint mon objectif pour 2018.

La course est devenue une routine pour laquelle me suis donné les règles suivantes :

  • je cours le matin tôt, seul, à mon rythme et en musique
  • la température extérieure ne doit pas être inférieure à zéro degrés
  • jamais deux jours de suite, mais si possible trois fois par semaine
  • je parcours une boucle et j’évite d’emprunter deux fois le même tronçon
  • je varie les tracés
  • au moins cinq kilomètres, rarement plus de huit
  • s’il fait trop froid, je peux aller plus tard dans la journée.

Quand les conditions sont réunies pour sortir, je ne me demande pas si j’en ai envie ou non : je sors. Le plaisir vient pendant la course. Et s’il n’est pas au rendez-vous, j’ai au moins la satisfaction d’avoir surmonté la tentation de rester à la maison.

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Tu peux courir !

Cela fait maintenant cinq ans que j’ai commencé la course à pied. “Course” est un bien grand mot : je ferais mieux de parler de jogging au vu de mon allure moyenne. Toujours est-il que, trois fois par semaine, je vais promener mon ventre et mes cent kilos sur un parcours de cinq à six kilomètres. Je vais seul, dans des endroits où je sais que je vais croiser peu de monde, car je ne tiens pas à imposer le spectacle de mes efforts à des centaines de personnes chaque fois que je sors. Et je vais tôt le matin : il fait encore frais, le vent ou la bise ne sont pas encore levés, la lumière est souvent belle et je vois parfois des animaux sauvages, des lièvres en ce moment.
L’image date de l’automne 2016, mais je passe toujours par cet endroit.
Pouvoir faire cela à 67 ans relève du miracle. J’ai détesté le sport. Les leçons de gym ont été une torture et je ne comprenais pas qu’on puisse aimer cela. Je n’aimais pas marcher, les vacances en montagne étaient des choix de masochistes. À part un peu de ski, je n’ai rien fait en matière de sport. Peut-être est-ce ainsi que j’ai préservé mes articulations, qui fonctionnent bien, alors que je vois beaucoup de mes contemporains se plaindre des leurs.
Il m’a fallu un travail en profondeur sur moi-même pour faire sauter tous ces verrous et m’y mettre peu à peu. Aujourd’hui, c’est un plaisir auquel j’aurais de la peine à renoncer. Bien sûr, il faut faire l’effort de se préparer et de sortir, mais je n’ai plus à me demander si j’y vais ou non : tant que la météo est acceptable (pas moins de zéro degrés, pas de grosses intempéries), c’est décidé, je sors.

Samedi dernier, une femme m’a dépassé alors que je courais au bord du lac. Elle n’avait pas la moitié de mon âge et pas la moitié de mon poids. Sa course paraissait aisée et facile, et ça m’a vexé, comme quand on roule pied au plancher et qu’on se fait dépasser par une voiture plus puissante. Je sais pourquoi je ne m’inscris pas aux courses populaires : je n’ai aucune envie de figurer au dernier rang du classement.

Je cours moins vite aujourd’hui qu’il y a deux ou trois ans, mais qu’importe ? Je suis content si j’ai fait mes 5 kilomètres, content aussi quand je vois que ma vitesse augmente depuis le début de l’année. C’est même ce matin que j’ai fait ma course la plus rapide. Oui, je peux courir. Et c’est bon pour l’estime de soi.
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La course, 250 km plus tard

J’ai déjà raconté comment je me suis mis à la course à pied. C’était le 4 mai dernier. Le moment est venu d’un bilan, après un peu moins de quatre mois d’entraînement à raison de trois sorties hebdomadaires, tôt le matin.

Pour rappel, le 4 mai, je venais de fêter mes 62 ans et de remarquer que ma balance affichait 112 kilos et des dixièmes pour une taille de 174 cm. Voilà la situation de départ, l’Ausgangslage, comme disent les Alémaniques. Ce jour-là, j’ai couru 890 mètres à une vitesse moyenne de 9:47 au km. Pas d’une traite, mais en alternant jogging (une minute) et marche (une minute et demie). Épuisé, mais très fier de cette performance, véritable saut quantique dans ma pratique sportive, j’en étais au premier des 27 entraînements du programme Couch-to–5K. Lors du dernier, le 13 juillet, j’ai réalisé 3,57 km à 8:23 au kilomètre. Concrètement, cela signifie que j’étais devenu capable de courir pendant 30 minutes sans m’arrêter.

 

C’est vraiment très lent, je l’admets, mais je recherche avant tout l’endurance, la capacité de courir longtemps, peu importe si c’est lentement. Pour aller plus vite, il faudrait que je m’allège. J’ai perdu 7 kilos depuis le 4 mai et je compte en perdre d’autres. Je suis encore à 30 kilos de mon poids idéal, mais diminuer autant n’est plus de mon âge et c’est même une perspective qui fait peur si je pense à notre chat Gandalf : longtemps en surpoids, il a beaucoup maigri. Ça se voit peu, parce qu’il a gardé sa peau de gros chat, sauf qu’elle s’est mise à pendre à mesure qu’elle se détendait. Que ferais-je de toute ma peau si je perdais 30 kilos ?

Pour en revenir à mes performances, je n’étais pas satisfait. Je voulais courir 5 kilomètres et j’en étais à 3,57. Je me suis alors donné l’objectif de courir sans m’arrêter sur 5 kilomètres. J’ai augmenté progressivement la longueur de mes itinéraires et j’ai atteint les 5 kilomètres 10 jours plus tard (en 45:06). Enhardi par cette belle progression, j’ai continué d’en faire toujours un peu plus. Alors que je choisissais avec soin des parcours aussi plats que possible, je me suis mis à désirer du dénivelé. Je ne vous dis pas ma joie lorsque j’ai réussi pour la première fois à terminer un parcours de 10 km avec 97 mètres de dénivelé. Sans surprise, j’ai mis deux fois plus de temps que sur 5 km.

Ce matin (jour de congé), je suis parti courir sur un nouvel itinéraire. Ma femme m’a déposé près d’un chemin forestier et je suis rentré à la maison en faisant des détours pour que ce soit plus long.

Musique dans les écouteurs (chers écouteurs qui ne m’empêchent pas d’entendre ce qui se passe autour de moi), avec les indications d’Amélie tous les kilomètres et toutes les dix minutes, j’ai fait un parcours dont la longueur n’est pas la même suivant qu’elle est mesurée par mon appli Runtastic (ci-dessus) ou par un dessin sur la carte de SuisseMobile (plus bas).

Runtastic avec le GPS, c’est comme les CFF pour le calcul du tarif des billets : les kilomètres font parfois moins de 1000 mètres. Ai-je couru 12,4 ou 11,7 kilomètres ? Avec 167 ou 143 mètres de dénivelé ? Je n’en sais rien, mais je trouve agréable d’avoir des indications au fur et à mesure de ma course, même approximatives.

 

Surtout, je mesure le chemin parcouru. Pas seulement les 250 kilomètres accumulés. Pas seulement les 7 kilos évaporés. Les sorties que je fais maintenant font beaucoup moins mal que les premières, alors que je cours au moins 20 kilomètres par semaine. Je ne sais toujours pas comment un tel changement a été possible, après 50 ans de détestation de l’effort et du mouvement. Au fond, je n’y suis pour rien. Mais c’est du plaisir. Et c’est tellement bon pour le moral et l’estime de soi.

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Le vouloir, le faire et la course à pied

Il faut quand même que je vous dise qu’il se passe quelque chose d’extraordinaire dans ma vie. J’ai 62 ans. Je pèse 1,5 fois mon poids idéal (faites le calcul pour vous), je ne suis pas du tout sportif, et pourtant cela fait maintenant deux mois que je vais courir trois fois par semaine. Avec un immense plaisir. Malgré mon volume, malgré les genoux raides, malgré la peine et la sueur, j’y vais et c’est bon. Sitôt ma demi-heure d’entraînement terminée, je me réjouis de la suivante. Je cours à peine plus vite que je ne marche, mais qu’importe, je ne cherche pas la performance : je cherche à augmenter mon endurance. Et elle augmente.

Au début, j’ai cherché des endroits où je pourrais courir sans être vu, car j’ai honte de mon apparence. J’ai donc fait des va-et-vient sur un bout de chemin de campagne pas très loin de chez moi, en bordure de forêt, à peu près plat. Tôt le matin, il n’y a personne. Puis j’ai dû chercher quelque chose de plus long, de plus varié et j’ai trouvé un très bel endroit qui convient parfaitement à la course, mais avec le risque d’être vu. Le premier jour, j’ai rencontré un chat, que j’ai fait fuir, puis un paysan, qui a fait un détour avec sa tonne à lisier pour voir qui j’étais, et pour finir un blaireau. Ce matin, j’ai dérangé deux lièvres et j’ai revu la dame aux molosses : quatre gros chiens qu’elle promène sans laisse, incroyablement bien dressés : quand elle me voit approcher, elle les fait se coucher dans l’herbe et ils me regardent passer sans bouger une oreille. Tant mieux. Je préfère. La première fois, je n’étais pas trop rassuré, mais maintenant je sais que c’est elle la cheffe de la meute.

Une des clés de ces transformations est le programme Couch to 5k, autrement dit : du canapé aux 5 kilomètres. Bien fait, très progressif. J’ai choisi de m’en tenir aux durées et non à la distance, que je serais bien incapable de parcourir dans les temps indiqués. Puis mon cœur de geek a bondi quand j’ai trouvé l’application correspondante pour iPhone, avec coach intégré (Constance – mais vous pouvez préférer le zombie, le petit chien ou le sergent Block), enregistrement du parcours et des temps réalisés, suivi de la progression, le tout en écourant la playlist de votre choix. L’application n’est pas en français, les images sont moches et m’a fallu deux semaines pour la paramétrer à ma convenance, mais on s’en fout. J’ai suivi le programme scrupuleusement depuis le début et je peux vous promettre que j’ai eu davantage de peine en première semaine à courir pendant les périodes de soixante secondes que pendant 20 minutes ininterrompues samedi dernier (semaine 5, 3e jour).


 

 

 

 

 

 

La clé principale est ailleurs. Je n’ai pas eu d’activité physique régulière depuis 30 ans et voici que, tout à coup, je décide de travailler au développement durable de ma santé – mieux vaut tard que jamais –, que je découvre ce programme, que je m’y tiens et que j’y trouve du plaisir. C’est totalement incongru, je ne me reconnais pas là-dedans, ce n’est pas moi. Alors quoi ? En deux mots, je crois que je vis l’accomplissement de Philippiens 2.13 dans mon propre corps : « c’est Dieu qui produit en nous le vouloir et le faire ». Je n’ai pas choisi de me remettre à courir et, l’eussé-je voulu, je n’aurais pas tenu. Mais il y a eu des prières. Et les choses se sont mises en place comme je l’ai raconté. Et j’y suis entré. Et ça continue…

Méfiez-vous des prières.